High on Life – L’humour c’est bien, le gameplay c’est mieux


Critiques, Jeux Vidéo / samedi, décembre 17th, 2022

Présenter High on Life sans parler de Justin Roiland, c’est un peu rater la communication du jeu. L’homme aux multiples casquettes, mais que l’on connait surtout pour Rick et Morty, a en effet conçu les bases de ce jeu farfelu avec des flingues qui parlent. Concept intriguant, mais à la réalisation hélas sommaire.

Fuck, ass, shit

Alors que notre avatar se dispute tranquillement avec sa sœur, une invasion alien arrive sans crier gare. Passé l’étrangeté de la situation, votre salut vient d’un pistolet à visage, qui vous guide au mieux pour faire face. À savoir fuir… sur une autre planète. Une fois la maison familiale téléportée en pleine ville extra-terrestre, le dépaysement est total et on se sent en parfait étranger. Il faut dire que les têtes locales sont dans la droite lignée de Rick et Morty et donc très réussies.

Évidemment l’humour et le ton particulièrement cru de la série sont omniprésents. On est entre l’écriture méticuleuse de Borderlands 2 et les insultes du 3. High on Life vaut clairement pour ses lignes de dialogues qui inondent nos oreilles. Le jeu se tait rarement, notamment grâce aux (ou à cause des) armes parlantes. Que ce soit pour faire avancer l’intrigue, pour lancer une pique à un ennemi ou simplement annoncer qu’une compétence est prête, nos pétoires ont la langue plus pendue qu’un fourmilier. D’autant que chaque blaster a sa propre personnalité complètement décalée. On trouve un pistolet peureux, une mitraillette sarcastique et un lance… bébé un peu trop joyeux. Encore une fois, c’est clairement là que se pose le point fort du jeu, mais aussi son point faible, pour qui n’aimerait pas la verve du jeu.

This is the way

Le jeu propose d’incarner un chasseur de prime improvisé le temps de sauver la Terre. On pense clairement à ce qu’aurait pu être Prey 2, mais avec les armes d’Oddworld : La Fureur de l’Étranger en main. Un cocktail étonnant, mais très agréable manette en main. On aurait cependant aimé avoir un peu plus de mouvements propres au chasseur de prime de l’espace. Il faudra en effet seulement compter sur un dash, un jetpack, un fouet et des bottes magnétiques. Dommage de ne pas avoir plus développé ce côté dans le gameplay.

Chaque prime récupérée est l’occasion d’affronter un boss. Ces derniers sont hélas en dent de scie. Encore une fois, ils ne sont pas avares en répliques, mais leurs patterns sont plutôt médiocres ou déjà-vu mille fois.

Une diversité absente

Si les boss ne sont pas très intéressants en termes de mécaniques, c’est encore pire pour les ennemis dont on dénombre un peu près 10 modèles, tout en comptant les variantes un peu plus fortes. C’est très peu, tout comme les planètes que l’on foule, d’autant plus que l’on revient plusieurs fois sur certaines. Preuve d’une fainéantise ou d’un développement compliqué.

Quoi qu’il en soit, on se sent clairement lésé au fil des 9 heures d’aventure. Et ce ne sont pas les armes qui changeront la donne puisqu’elles sont au nombre de… 4. Chacune dispose d’une compétence spéciale intéressante, mais pas forcément très originale là encore (ralentir le temps dans une bulle, lance-grenade, envoyer un disque rebondissant ou contrôler un adversaire). D’autant que leur cooldown est tellement court que l’on peut les enchainer et revenir à la première arme qui sera rechargée. Notons également qu’il est possible d’équiper des mods changeant l’utilisation de nos pistolets vivants, mais ceux-ci sont aussi ridiculement peu nombreux. C’est à peine s’il y en a deux par arme.

La mauvaise blague

Si vous êtes fans de l’humour de Rick et Morty, High on Life peut donc se tenter, et reste tout de même agréable malgré l’impression de faire toujours la même chose, aux mêmes endroits, sur les mêmes ennemis, avec les mêmes armes. Il faudra également affronter quelques bugs plutôt gênants, allant du sous-titre qui passe en anglais, au marqueur de quêtes mal fichu en passant surtout par quelques crash.

Dommage, car au-delà de l’écriture, la thématique du chasseur de prime novice et l’invasion extra-terrestre vue et gérée par deux adolescents sont particulièrement intéressantes. On sent clairement que le jeu n’est pas fini, notamment lorsque les crédits apparaissent brutalement sur l’écran, coupant l’herbe sous le pied d’un épilogue qui aurait pourtant été nécessaire.

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