Left 4 Dead a beau souffler ses 13 bougies, personne ne lui a encore volé son trône. Ils sont pourtant nombreux à avoir essayé. Vermintide, WWZ, EarthFall, Strange Brigade… Tous rapportent quelque chose de plus, sans surpasser le maître. Lorsque ses développeurs annoncent un nouveau FPS coopératif dans un monde zombifié, on ne pouvait être que fébrile.
Crevons l’abcès
Évitons tout malentendu : Back 4 Blood est une suite, autant dans la fonde que dans la forme, à la licence Left 4 Dead. Le titre n’était pas juste un clin d’œil. On retrouve une bande de survivants qui iront de chapitres en actes, dans des décors différents, avec des objectifs stressants et des hordes d’infectés et mutants angoissants. Même certains menus rappellent L4D, pas de doutes possibles.
Évidemment, revenir 12 ans après, avec des mécaniques inchangées, aurait été quelque peu futile. Turtle Rock Studios a retravaillé son bébé, en piochant à droite à gauche… y compris chez ses rivaux.
Du-du-du-du-duel
L’atout majeur de ce nouvel opus, ce sont les cartes. À l’heure où les Slay the Spire, Thronebreaker ou autre Darkest Dungeons font des émules, Turtle Rock s’en inspire aussi. Bien à l’abri dans votre camp, il vous faudra créer un deck de cartes qui sont en réalité des équipements ou compétences (+15 unités de vie, rechargement en changeant d’arme, +1 gadget offensif, etc.). Parmi les 15 cartes choisies, le jeu en tirera quelques-unes au hasard et vous en ajouterez une à chaque début de refuge. À cela se greffent des corruptions venant corser aléatoirement la partie (plus de spéciaux de tel type, un brouillard épais sur tout le niveau…).
Ce qui peut paraitre anecdotique, voire carrément fastidieux, devient très vite intéressant. Notre deck peut (et doit ?) transpirer une spécialité. Il est ainsi possible de mettre beaucoup de cartes en corps-à-corps, ou en support par exemple. Ce qui peut créer une meilleure cohésion d’équipe qu’auparavant. Et le petit plus réside dans le fait que les cartes corruptions peuvent pourrir votre deck, vous forçant à sortir de votre zone de confort. Le brouillard alors que vous avez tout mis dans la précision, c’est plutôt embêtant. Tout comme être une bête du corps à corps quand que les ennemis sont enflammés.
L’équipe
En plus de ce côté Magic du zombie, d’autres petites améliorations renforcent l’aspect équipe de rêve. À commencer par le fait qu’il y ait bien plus de personnages jouables (petite pensée au quatrième joueur qui n’avait jamais le choix sur L4D) et que ces derniers ont trois spécificités chacun. Un effet perso, un effet d’équipe et une arme secondaire préétablie.
À ce propos, le système d’arsenal a été modifié. Il y a désormais quatre types d’armes à feu, qui ont chacun leur calibre. Ce qui demande encore une fois, dans les niveaux de difficulté relevés, d’avoir une équipe en conséquence pour ne pas se voler les munitions. Notons également un système de qualité d’équipement (le classique « blanc, vert, bleu, violet, jaune ») emprunté à WWZ, ainsi que des améliorations d’armes que l’on trouvera sur le chemin. D’ailleurs, au gré de son salissant voyage, le joueur pourra aussi récolter du cuivre, servant à acheter du matériel à chaque refuge, ou des trousses de soin et cartes aléatoirement dans le niveau.
Cachez ce boomer que je ne saurai voir
Vous l’aurez sans doute déjà vu, les infectés spéciaux ont plus ou moins été révisé. Moins nombreux et dangereux que L4D2, ils ne sont même pas compensés par les boss qui se révèlent décevants. Un peu comme les différents chapitres qui manquent de personnalité, même si les décors traversés sont variés, tout comme les objectifs. Mention spéciale tout de même pour l’épisode du bar, ou le troisième acte, souvent retors…
Enfin, Turtle Rock Studios a ajouté tout un tas de collectibles à acheter via une monnaie du jeu. Bannière, image de joueur, skins d’armes, cartes… il y a de quoi faire, même si L4D n’a jamais eu besoin de cela pour nous faire reparcourir ad nauseam ses niveaux.
It’s dangerous to go alone
Certes, Back 4 Blood est la suite (peu) spirituelle de Left 4 Dead, il n’en reste pas moins légèrement différent. Alors que ses prédécesseurs proposaient un gameplay à skill (tout le monde dispose du même équipement sur le début d’une partie), Turtle Rock Studios tord doucement les règles dans cet épisode. En ajoutant des stats par-ci par-là, Back 4 Blood renforce le besoin d’un groupe soudé pour survivre. Si vous maudissiez vos équipiers sur L4D, ce sera encore pire ici.