Il y a quelques semaines, une tempête dans un verre d’eau avait éclaté à propos de Dragon’s Dogma 2. Capcom avait en effet précisé dans une pièce jointe d’un courriel, réservé aux journalistes et influenceurs, que son jeu disposerait de microtransactions dans le futur, mais pas dans la version testée. Les réactions ont été vives de la part de la communauté qui s’est sentie trahie par l’éditeur et par leurs sources d’informations. Cette fois, c’est Marvel Rivals qui fait les frais d’une clause qui fait débat.
Les petites lignes
Rappelons tout d’abord que Marvel Rivals est un hero shooter en vue à la première personne développé par NetEase. Un jeu multijoueur compétitif donc, qui est actuellement en alpha fermé. Comme d’habitude pour ce genre d’évènements, un maximum de clefs a été envoyé à la presse, mais également aux influenceurs. Parmi ces derniers, un certain A_Seagull a eu l’audace de faire ce que peu font : lire l’intégralité du contrat d’accord de confidentialité (NDA). Il a alors rapidement pointé du doigt une clause abusive :
Le créateur de contenu s’engage à ne pas faire de déclaration publique ou d’entreprendre une conversation au détriment de la réputation du jeu. Ce qui inclut, non exhaustivement :
a. Réaliser des commentaires satirique ou désobligeant sur tout élément du jeu, que ce soit les mécaniques, les personnages ou les musiques.
b. Prendre part à des comparaisons malintentionnées avec les autres jeux du genre, ou dénigrer les mécaniques et différences de Marvel Rivals ou produire des critiques négatives sur le jeu.
Une volonté des développeurs particulièrement autoritaire, bien que tout à fait légale. Le studio est rapidement monté au créneau pour indiquer qu’il s’agissait d’une erreur. Notamment d’un brouillon qui devait être envoyé à des créateurs intéressés par des opérations à long terme. Autant dire des partenariats financiers ou des contenus sponsorisés.
Troubadours et crieurs publics
Cette NDA (qui d’ailleurs ne devrait pas exister d’après la FAQ) n’était donc pas destiné à la plupart des créateurs de contenus, pour des walktroughs, tests vidéos ou autre. Néanmoins, cela relance une fois de plus le clivage entre créateurs et journalistes. Si les premiers peuvent effectivement signer ce genre de clause, les journalistes ont (et doivent avoir) la liberté de parler de l’entièreté du jeu. Ce brouillon met encore plus en avant les limites du sponsoring, qui ne sont finalement qu’une publicité déguisée en divertissement.
Cependant, une telle clause reste logique dans le cadre d’un partenariat. Il fait sens de ne pas descendre le jeu, ne serait-ce que l’esquinter en s’en moquant gentiment lorsqu’on est payé pour en faire la publicité. Malheureusement, il est parfois difficile de savoir quel créateur de contenu est rémunéré par l’éditeur, et qui doit sa survie à d’autres revenus.