Un an après la sortie de la Nintendo Switch, un émulateur au nom de citron apparait dans les sphères flirtant avec l’illégalité. Yuzu permet donc depuis 2018 de simuler la dernière console de Nintendo sur PC et Android. Si le constructeur a laissé faire pendant un temps, il a récemment décidé d’attaquer en justice ses créateurs : Tropic Haze.
Presse-citron
Si les émulateurs sont courants sur Internet, Yuzu est un peu plus désinvolte. Loin de la discrétion des logiciels permettant de faire tourner des titres PS5 et Xbox Series, celui pour Switch se montre régulièrement. Non content de pouvoir lancer à merveille les jeux Switch, le programme est apparu dans une pub pour le Steam Deck, avant qu’elle ne soit pas modifiée par Valve. Yuzu est d’ailleurs particulièrement visible dans la communauté des consoles PC, comme Rog Ally ou Lenovo Legion. Légions sont en effet les Youtubeurs à utiliser sans problème l’émulateur sur ces machines.
On peut donc comprendre que Nintendo l’ait mauvaise à ce sujet et décide d’attaquer, arguant évidemment qu’un logiciel pareil permet de mettre la main sur des copies illégales de jeux. Le constructeur avance par ailleurs que 20 % des liens de ROMs Switch renvoient vers Yuzu. Si la décision semble justifiable, on peut en revanche s’étonner du temps qu’a pris Nintendo pour réagir. Il apparaîtrait que la raison soit à chercher du côté d’un Patreon que Tropic Haze a mis en place, récoltant 27 000 € par mois. Revenus qui auraient d’ailleurs doublé après la sortie de The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom.
Le point sur les I
Cependant, là où coince l’attaque de Nintendo, c’est sur les termes employés et les vides juridiques. Pour le constructeur, un acheteur ne peut qu’utiliser sa copie sur une Switch non modifiée. Toutefois, techniquement, il est bien possible de reproduire le logiciel acheté tant qu’il reste à usage personnel, en tout cas sur le sol des États-Unis (pour rappel, ça n’est pas le cas en France). C’est le téléchargement de ROM, et notamment le contournement de clefs chiffrées des jeux qui est proscrit. S’il est possible d’utiliser Yuzu pour des jeux Switch homebrew non protégés, dans la plupart des autres cas, on entrerait sur le territoire de l’illégalité. Mais le flou juridique entourant ces questions permettent quelques doutes sur la perspective que Nintendo gagne son procès.
Deux chemins s’offrent alors. Si le constructeur de Switch remporte sa bataille, il s’agira d’un grand coup contre les émulateurs, et la loi états-unienne risque de se durcir. Cependant, il est plus probable qu’un accord amiable soit trouvé, et que Yuzu soit démantelé. Jusqu’à ce que d’autres créateurs inventent une nouvelle variété de citron plus discrète…