Under the waves – Firewatch with me


Critiques, Jeux Vidéo / dimanche, septembre 17th, 2023

Non seulement l’exploration sous-marine a le vent en poupe, mais elle se paie également le luxe de donner lieu à des propositions variées. Propulsée tout d’abord par l’expérience contemplative Abzu, nous avons ensuite pu visiter les profondeurs en VR avec Ocean Rift, fabriquer à outrance avec Subnautica, devenir un véritable Maneater très Ubisoftien et plus récemment, plonger à la lumière du survival grâce à Silt. Et avec Under the Waves, c’est cette fois-ci le jeu d’aventure narratif qui est visé par Parallel Studios.

De la nuit noire aux abysses

Une direction qui n’est pas surprenante, puisque ce studio français avait inauguré ses locaux avec White Night. Un jeu entre aventures et survival-horror, dans le huis clos d’un manoir. Deux titres plus tard, Parallel Studios se voit devenir le premier jeu (mais pas le dernier) édité par Quantic Dream. Pas de doute possible donc, Under the Waves met toutes ses billes dans la narration. Avant de plonger, préparez-vous à beaucoup de dialogues et de monologues intérieurs. Et sur ce plan, on pense très vite à Firewatch, puisque comme le l’oeuvre de Campo Santo, on incarne une personne cherchant à quitter la civilisation le temps d’un travail, pour mieux faire le point face à un drame. Et le seul phare dans cette nuit de solitude est la radio… quand celle-ci fonctionne.

Hélas, Under the Waves est loin de maitriser le suspens de Firewatch. Pire encore, l’écriture est cousue de fil blanc. Passé la première heure, on comprend très vite ce qui va se mettre en place par la suite, et les surprises sont minimes, voire inexistantes. De même, l’idée de cauchemars est poussive, car très répétitive.Et la fin n’est pas en reste. Elle semble un peu bâclée concernant les employeurs de Stan.

Deepwater

Cependant, l’une des très belles trouvailles de Parallel Studios est la thématique écologique. Loin d’être portée de manière brutale, celle-ci s’installe doucement, pour mieux s’imposer au personnage principal, qui n’en avait jusque là rien à en faire. Celle-ci est d’autant plus magnifiée par les magnifiques paysages sous-marins et ses habitants.

Le gameplay aussi est au service de cette lettre d’amour aux océans, puisque nous sommes invités à prendre en photo les poissons et mammifères aquatiques, à les suivre et à nous documenter sur eux. Même les requins se laissent volontiers approcher. On se surprend même à ne pas utiliser le boost du sous-marin afin de ne pas dégager de pétrole, que l’on essaie justement de nettoyer.

Treasures of the Deep

Loin de n’être qu’un jeu uniquement narratif, le studio français s’est attelé à créer un petit monde ouvert. Juste ce qu’il faut de km² pour se dégourdir les palmes et ne pas avoir trop d’allers-retours. Une véritable maitrise de l’espace de jeu, mais qui est contrecarrée par des mécaniques inutiles. Au-delà de la contemplation, l’exploration devrait permettre de ramasser des ressources pour le crafting, et être mis sous une pression perpétuelle quant au niveau d’oxygène. Il n’en est hélas rien. On trouve bien trop de réservoirs pour s’asphyxier et les améliorations sont anecdotiques.

Il n’empêche que la découverte de vestiges humains au fond de l’eau à quelque chose de fascinant. Nager dans des bureaux où l’on devrait marcher, fouiller une cabine d’avion ou encore utiliser ses semelles magnétiques a presque même quelque chose de plus poétique que la faune locale. Comme si elle était sublimée par la déchéance humaine.

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