LEGO 2K Drive – Une course de fond réussie


Critiques, Jeux Vidéo / lundi, mai 29th, 2023

Fondé en 1988, Visual Concepts brille par sa compétence de faiseur. Que ce soit pour les portages, les adaptations ou les licences sportives, ce studio enchaine les contrats, heureux de rester dans l’ombre. Mais un beau jour, coup de théâtre, alors que LEGO laisse tomber Warner Games, 2K est missionné pour réaliser le prochain gros jeu à briques : LEGO 2K Drive.

LEGO 2 K Horizon

À l’aube du bug de l’an 2000, vous avez peut-être fait la course contre Rocket Racer, dans un véhicule fabriqué de A à Z par vos soins. C’était l’époque où LEGO tentait différents concepts, dont celui du Mario-kart like avec LEGO Racers. Si vous pensiez que LEGO 2K Drive était sa suite spirituelle, il n’en est rien. La course à bonus n’est qu’une brique d’une triforce bien reconnaissable : Mario Kart, Forza Horizon et Banjo & Kazooie Nuts & Bolts.

Les circuits ne sont donc qu’une partie du jeu, dont le corps se réclame plus de Forza Horizon. LEGO 2K Drive est un grand bac à briques, réparti en 4 biomes distincts, où de multiples mini-jeux, quêtes et challenges attendent le joueur. Après un long didacticiel qui nous tient un peu trop la main (malgré un second degré bienvenu), le jeu lance enfin pleinement son potentiel, étalé sur environ 8 h.

LEGO 2 K Kart 7

Après avoir réalisé quelques défis pour monter la barre d’expérience, le pilote pourra se frotter aux 24 circuits différents. Il devra tout d’abord se faire à la conduite qui lorgne sur du Sega All-Star Racing et sur le fait que l’on peut presque tout détruire sur sa route. C’est même recommandé puisque ravager le décor permet de remplir la barre de turbo (en plus du classique dérapage) ou de soigner sa voiture. Chaque attaque de nos adversaires ou du tracé fait perdre des briques à notre véhicule, qu’il faut donc reconstruire en démontant le décor. Une idée intéressante et qui pallie au manque d’originalité des bonus mis à notre disposition. Signalons tout de même le saut temporel, possible clin d’œil à LEGO Racers.

Au vu du public visé, les courses sont plutôt aisées, malgré une intelligence artificielle à la Forza Horizon. Comprenez par là que la tension sera toujours présente, jusqu’aux 100 derniers mètres, où vos adversaires semblent étrangement jeter l’éponge. Le plus dur sur la route, c’est de rester concentré, tant les briques se font et se défont, détruisant également la lisibilité à l’écran. Et ce n’est pas le fait de se transformer en bateau ou voiture dès le moindre contact avec l’eau ou la terre qui nous fera dire le contraire.

LEGO 2K Nuts & Bolts

La grande force de ce LEGO 2K Drive réside sans doute ici : la construction libre de trois véhicules différents (pour la route, pour le hors-piste et pour l’eau). Au fil de sa progression, le joueur débloque des voitures et bateaux qui sont autant de socles sur lesquelles poser les 350 briques de son imagination. Et si l’on craint que les options soient un poil limitées, il n’y a qu’à voir les adaptations de Batmobile, Ecto-1 et autres Warthog qui pullulent déjà sur Internet. Oubliez donc la construction sommaire de LEGO Racers, le terreau est ici plus fertile.

Malheureusement, on sent que Visual Concepts se bride en pièces, minifigs et terrain, à cause d’un modèle financier douteux. Au-delà d’une édition à 100 € pour l’accès au passe de saison, LEGO 2K Drive bénéficie d’une boutique en jeu aux tarifs assez hauts. Il faudra grinder si l’on veut débloquer plusieurs véhicules… ou passer à la caisse, sachant qu’une voiture vaut 5 €. Même virtuels, les LEGO coûtent cher

LEGO 2K Drive

Malgré ce choix qui émane sans doute de l’éditeur, le retour de Visual Concepts vise juste… sur la longueur. La conduite semble étrange ? On s’y fait avec le temps. La personnalisation parait limitée ? On arrive à faire avec ce qu’on a. Le grind apparaît trop poussif ? Les dernières courses sont plus généreuses en gain. Touché par un vilain faux départ, LEGO 2K Drive rattrape une à une ses erreurs sur le circuit du feeling.

Il reste encore ses graphismes un poil limite, le fait que les biomes ne soient pas liés entre eux ou que les temps de chargements soient nombreux (mais très courts). Cependant, pour les enfants et les fans de LEGO, soit le public visé, ce nouveau jeu de course original fera mouche.

 

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