As Dusk Falls – Full Motion Picture


Critiques / samedi, juillet 23rd, 2022

Interior/Night est un tout nouveau studio qui s’est implanté à Londres en 2017. L’équipe d’une quarantaine de personnes est constituée d’anciens de Quantic Dreams et de Sony, notamment ceux ayant travaillé sur Hidden Agenda. C’est sans surprise donc que leur premier titre est un « drame interactif ». Un jeu d’aventure truffé de choix à faire.

Ma famille d’abord

As Dusk Falls nous plonge rapidement dans la vie d’un père en plein Arizona. À la suite d’un petit accident, la famille va devoir se retrancher dans le motel le plus proche. Une simple sortie de route qui va avoir de grandes conséquences puisqu’une bande de frères arrive elle aussi dans ce motel et prend tout ce petit monde en otage. On n’en dira pas plus que le résumé du jeu, mais sachez que l’histoire s’étale sur 6 épisodes d’environ une heure chacun.

Pour cela, les scénaristes n’ont pas hésité à utiliser des retours en arrière pour brouiller les pistes et distillé de nouvelles données aux joueurs. Cela retourne parfois la situation un peu trop artificiellement et nos choix s’en trouvent affectés. En ayant certaines informations au préalable, le joueur n’aurait peut-être pas fait les mêmes choix. De même, pour mieux nous surprendre, les rebondissements sont légèrement forcés quelquefois. Cependant, dans l’ensemble, l’histoire est bien maitrisée, découpée en deux parties bien distinctes. La première est particulièrement haletante, tandis que la deuxième est plus calme, étant les conséquences du premier livre.

Le roman graphique dont vous êtes le héros

Et ces conséquences, préparez-vous à en voir tout le temps. Interior/Night étant plus proche d’un Until Dawn que d’un Telltale, les choix ont une grande importance et peuvent tout changer. Les développeurs ont d’ailleurs eu la bonne idée d’intégrer un panneau récapitulatif des décisions et actions effectués par le joueur et toutes les autres possibilités qu’il aurait pu réaliser. L’organigramme donne le tournis et assure une solide rejouabilité puisque beaucoup de choses peuvent évoluer. Il y a une intervention à faire toutes les 30 secondes et si certains ne sont pas tellement déterminants, d’autres vont jusqu’à la mort de personnages. Mais de manière générale, il n’y a pas de game over et les scénaristes ont toujours prévu le coup pour arriver à la fin de leur histoire.

Notons par ailleurs que le joueur n’a pas le contrôle du personnage, mais effectue uniquement les actions quand ça lui est demandé. Pas de déambulation au hasard à la recherche de choses à faire donc. Rajoutons également que le titre s’oriente fortement vers le multijoueur avec la possibilité de jouer jusqu’à 8 en utilisant manettes, souris et smartphone. Chaque fin de chapitre permettra de glaner des badges en fonction des choix effectués (« tout pour la famille », « honnête », « pragmatique »…).

Peinture au pixel

Impossible de ne pas être dérouté par la direction artistique empruntée par le studio. Pour se démarquer, Interior/Night a fait le choix d’une sorte de rotoscopie semblable à celle utilisée dans Max Payne. De véritables acteurs ont joué les scènes, puis les développeurs ont extrait les frames qui leur plaisaient avant de les peindre numériquement.

Ce qui donne un aspect roman graphique (plus que photo) intéressant et qui marche plutôt bien. Même si les émotions sont parfois un peu trop expressives. À ce sujet, le casting est amplement bon même si Ryan Nolan a tendance à faire la moue tout le temps. Ajoutons également que si la technique est impressionnante et que l’on s’y fait très vite, la 3D est, elle, beaucoup trop simpliste et dépassée.

 

Essai réussi

Avec sa direction artistique particulièrement soignée, son ambiance western moderne et sa série de conséquences marquantes, As Dusk Falls cohce presque tous les cases. Dommage pour cette 3D trop présente et à un scénario un peu trop maladroit parfois et qui manque de profondeur. Peu importe, les fans d’Until Dawn ou de Detroit Become Human seront aux anges avec la reprise de véritables choix. Une bonne pioche pour le premier titre d’Interior/Night.

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