Qui va à la chasse
C’est la deuxième fois que l’E3 ne fait pas son traditionnel retour depuis 1995. Si en 2020, la COVID avait pris tout le monde de court, on peut se demander pourquoi l’Electronic Entertainment Expo n’est pas présent cette année au moins en numérique. Peu importe, le Summer Game Fest de Geoff Keighley en profite une fois de plus pour se glisser dans le créneau et s’élargir encore plus. C’est la première chose que l’on peut remarquer avec ce nouveau rendez-vous : les partenaires et donc intervenants sont bien plus nombreux qu’auparavant. Sans doute parce que l’E3 n’était pas là, mais peut-être aussi car un évènement numérique est bien moins cher que de monter sa propre conférence ou stand en dur, aux États-Unis.
Deux absents ?
Si Sony avait bien répondu présent au SGF de l’année dernière, cette fois-ci, le consolier a décliné l’invitation. Sony a préféré prendre de court ses adversaires avec son propre stream : le State of Play. Quelques jours avant le lancement du Summer Game Fest, le constructeur a donc lancé les hostilités avec un plan en trois phases. Il y a tout d’abord eu les jeux sortant cette année (Stray, Callisto Protocol), des grosses cartouches (Street Fighter 6, Final Fantasy XVI) et surtout de la VR. Ce dernier point permettant de faire la différence avec les deux autres consoliers, qui n’ont pas cet accessoire à proposer.
Sans surprise, Nintendo n’était pas non plus présent au SGF. On connait désormais la tactique de l’éditeur, qui est de ne jamais faire comme tout le monde pour mieux surprendre. Les Nintendo Direct ont montré leur puissance, la firme de Kyoto se garde donc d’être présente à côté de ses deux rivaux.
De l’indé à gogo
Le Summer Game Fest n’est certes pas l’E3, mais on ne s’attendait pas à un tel déluge de jeux indépendants sur ces quelques jours. Certaines conférences ont même été jusqu’à l’abattage frénétique de trailers. Un véritable goulot d’étranglement qui desservira bien des jeux qui ont présenté.
Finalement, il aura presque fallu attendre l’Xbox Showcase pour voir des AAA. Ils furent d’ailleurs peu nombreux (Redfall et Starfield, principalement) et permettaient une bouchée d’air dans ces tunnels indé.
Deux thématiques immanquables
Comme chaque année, il est amusant de voir que des groupes de titres se forment. Et cette cuvée 2022 fut rapidement marquée par l’espace. Callisto Protocol, Fort Solis, Routine, The Entropy Centre, Lifeless Moon, The Invincible, Starfield… C’est au final une dizaine de jeux qui se dérouleront hors de notre planète qui ont été montrée à ce SGF. Sont-ce là les résultats des différents confinements ? Ou un simple regain de popularité autour de la SF spatiale ? Toujours est-il que cela touche autant le RPG que le survival-horror en passant par l’aventure narratif.
Et si ces jeux oscillent entre le gris et le marron, il en est tout autre pour une multitude de titres présentés ces derniers jours. Les graphismes rappelant le dessin animé et plus largement les couleurs criardes étaient partout. Anger Foot, What the Bat?, Paper Trail, Cuphead The Delicicous Last Course ou encore High Water dégorgeaient de vives nuances. Parfois cette colorimétrie sert un jeu mignon (comme Rail Bound), mais à certains moments, c’est justement pour créer un contraste satyrique (comme Palworld).
Xbox déroule son tapis rouge (qu’il a racheté)
Sans véritable concurrent lors de cet évènement numérique, Xbox a facilement pu arriver à convaincre. Si le gamepass était encore une fois présent à presque chaque trailer, il faut dire que le constructeur a bien appris de ces erreurs sur la One. Si cette dernière résonne encore comme « console sans exclusivités », la Series a de beaux jours devant elle de ce côté. Et pour autant, les traditionnelles IP de Microsoft étaient peu présents (Microsoft Flight Simulator, Forza Motorsport et surtout Horizon ont été vite évacués).
De plus, Phil Spencer l’avait annoncé, les jeux asiatiques sont de retour. Et si l’arrivée de trois anciens Persona peut paraitre désuète, la révélation d’un jeu exclusif avec Kojima impressionne. C’est d’ailleurs une manière de prendre les devants face à certains joueurs qui affirment que la PlayStation « c’est avant tout de gros jeux solos ». Microsoft assure également d’être présente de côté avec ce projet et plus prochainement avec un Starfield.