Trek to Yomi – Balade à deux touches


Critiques, Jeux Vidéo / lundi, mai 23rd, 2022

Il y a moins de dix ans, le Japon féodal dans le jeu vidéo c’était avant tout Dynasty Warriors ou Shogun. Cependant, depuis l’arrivée de Nioh en 2017, le thème est presque devenu à la mode. Ghost of Tsushima, Sekiro, For Honor… le samouraï est partout et n’est plus forcément l’apanage des développeurs asiatiques. Ce n’est pas le récent Trek to Yomi, créé en Pologne, qui nous dira le contraire.

Le dernier (jeu de) samouraï

Loin des récents Shadow Warrior (du même studio, Flying Wild Hog) complètement délirants, Trek to Yomi se veut réaliste, ou à défaut authentique. Un véritable jeu de samouraï inspiré de l’époque Kurosawa. Là où Ghost of Tsushima proposait un filtre noir et blanc en option en guise de référence, il s’agit ici d’une pure intention artistique. Un véritable témoignage d’adoration, qui va jusqu’à simuler le grain et les raccords de pellicule.

L’hommage ne s’arrête pas là, puisque l’histoire aborde d’autres genres, plus fantastico-horrifique, mais toujours avec un amour pour le cinéma japonais des années 50/60. Mais Trek to Yomi n’est pas qu’une montagne de références, c’est aussi une création cinématographique à part entière, avec beaucoup d’angles fixes de caméra. Les développeurs nous réservent de magnifiques plans tout le long du jeu et c’est bien là son plus bel atout.

Harakiri

En revanche, ce n’est pas sur le gameplay qu’il faudra compter. Trek to Yomi fonctionne très simplement sur la base de la parade/contre et ne fait pas grand-chose pour l’enrichir. Ou plutôt, rien ne nous donne assez de fil à retordre pour sortir les divers coups que l’on trouve dans le décor. En fin de compte, on utilisera 80 % deux touches : la parade et les attaques légères. Si les deux sont placés au bon moment, le contre sera redoutable. Notons tout de même que vers le dernier tiers du jeu, on utilise bien plus les armes additionnelles, comme l’arc ou le bo-shurikens, permettant d’annuler certaines offensives ennemies, voire d’éliminer un adversaire faible.

Cette simplicité cache tout de même des moments retors. Si le jeu se fait rapidement et presque d’une traite (en 5 h), il y a bien des combats un peu plus tatillons, avec un enchainement de brigands qui vous demanderont du sang-froid. Rien d’ardu cependant pour quelqu’un qui a le timing dans le sang. Même le vicieux boss de fin peut être facilement éliminé si l’on comprend bien le rythme des parades. Hélas, il faut bien dire que le burinage fonctionne plutôt bien également. Ce qui n’est toujours pas un bon point, surtout pour un gameplay déjà trop simple.

La forteresse cachée

Trek to Yomi enchaîne finalement les idées qui n’accrocheront qu’à un public spécifique. Il faut déjà adhérer à la direction artistique et au contexte du jeu, ce qui a été notre cas. Puis il y a le gameplay, parfait pour les amateurs de Souls ou de jeux corsés, à condition toutefois de monter au minimum au troisième niveau de difficulté. C’est à eux que se destine le jeu, car pour les autres, il ne s’agira « que » d’un road-trip hommage aux films de samouraïs des années 60.

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