Tiny Tina’s Wonderlands – Fausses bonnes idées en cascade


Critiques, Jeux Vidéo / samedi, avril 16th, 2022

Alors qu’il aura fallu attendre 5 ans pour Borderlands 3, Gearbox Software rempile quasi directement avec Tiny Tina’s Wonderlands. Il faut dire que le jeu n’est pas loin d’être une version complète du DLC Tiny Tina’s Assault on Dragon Keep sortie en 2013, et lui-même passé depuis peu en stand alone. Vous suivez ?

JDR à la Borderlands

Souvent vu comme le meilleur DLC de la franchise, Gearbox Software s’est logiquement mis en tête de pousser le concept à fond. Plus qu’une simple refonte graphique de Borderlands, Tiny’s Tina embrasse radicalement le monde du jeu de rôle plateau. La phase de création de personnages est plus complète (ses origines et sa voix sont notamment paramétrables) et le scénario est inventé à la volée par une Tina… bien sage. Pour une partie de jeu de rôle raconté par le personnage le plus barré de Borderlands, on est un peu déçu. Le titre regorge de gags liés au JDR, mais rien de vraiment fou ou de très pertinent.

Tiny Tina’s Wonderlands n’est d’ailleurs pas très drôle. Que ce soit par ses quêtes pas très finaudes, par les ennemis particulièrement classiques, ou par les personnages eux-mêmes. Ne vous attendez pas à ressortir les phrases de votre avatar comme ce fût le cas de ceux des précédents volets. Leurs personnalités sont ici peu étoffées et ressemblent plus à des coquilles vides.

Leeloo Dallas multi-classes

Gearbox Software a d’ailleurs longuement communiqué sur la nouvelle possibilité de mixer deux classes ensemble. Une bonne idée sur le papier qui pourrait donner des combos prodigieux… si les attributs étaient un minimum travaillés. Le problème, c’est que l’on sent que les développeurs ont volontairement réduits de moitié les arbres de compétences, pour pouvoir en additionner un autre. On se retrouve au mieux avec des classes inintéressantes, car trop limitées. Au pire, les hybridations permettent des monstruosités  qui n’ont pas de sens (partir sur du tir à longue distance, et pouvoir mettre des points de tank). De plus, les capacités elles-mêmes ne sont pas particulièrement réussies. Elles sont tantôt ratées, tantôt déjà vues ailleurs et en mieux.

Même les sorts (qui remplacent les grenades) sont mieux réalisés. Ils sont nombreux, parfois fous et possiblement spammables. Des armes de corps à corps différentes, mais un peu oubliables viennent également s’ajouter au gameplay solide et classique de Borderlands.

Le roi du loot est mort, vive le roi !

On joue à Borderlands pour son humour, pour ses compétences et pour son loot. Hélas, ce troisième élément n’est pas très réussi non plus. En quelques minutes, on tombe rapidement sur des armes bleues, voire violettes et le joueur bloquera sur ces couleurs tout au long du jeu. Même les boss (rares, mais convaincants), ne laisseront que de vulgaires babioles. Il faudra finir la quête principale pour atteindre la salle des défis et recommencer ad nauseam des affrontements paramétrables pour espérer trouver du matériel légendaire plus conséquent.

Hélas, ces combats se font dans des arènes qui tournent en boucle et n’offrent que l’intérêt de l’action immédiate. Ce sont d’ailleurs ces mêmes affrontements que l’on trouve sur la carte du monde. Une sorte de plateau de jeu où l’on se déplace de zone en zone, et où les développeurs n’ont pas eu la meilleure idée du siècle en créant des batailles aléatoires lorsque l’on foule des fourrés. Oui, comme dans Pokémon, sauf que là, les combats ne se plient pas en 30 secondes, et ce peu importe le niveau du joueur.

Relance le dé

Ce n’est pas tant l’idée de départ qui est mauvaise, mais plutôt la multitude de petites nouveautés apportées qui cassent ce qu’aurait pu être Tiny Tina’s Wonderlands. Un peu comme Borderlands 3 et ses arbres de compétences modifiées et incompréhensibles. Au fond, c’est comme si Borderlands ne supportait pas le moindre changement, et que l’épisode 2 était la recette parfaite.

Tiny Tina’s Wonderlands demeure tout de même agréable à parcourir et vous arrachera peut-être quelques sourires, mais il reste un Borderlands vaguement modifié. Une chose qui est d’ailleurs parfaitement ancrée dans cet ADN, ce sont sans doute les différents bugs d’affichages, d’option qui sautent, et ce système de cross-play et shift capricieux au possible. C’est peut-être cela, qu’il faudrait enfin changer pour un prochain épisode…

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