Shredders – Pas loin du hors-piste


Critiques, Jeux Vidéo / lundi, mars 21st, 2022

Après une traversée du désert, les jeux de glisse et plus largement ceux de sports extrêmes font leur retour notamment via l’indé. Après Session, Skater XL et Riders, c’est au tour de Shredders de revenir sur le genre populaire des années 2000. Rappelant Amped, c’est logiquement sur l’écosystème Xbox et sur PC qu’on le découvre.

La glisse, c’est sérieux

Éliminons d’entrée de jeu la comparaison avec le dernier jeu de snowboard sorti : Steep. Le titre d’Ubisoft offrait un monde ouvert, à découvrir, via plusieurs modes de déplacement et un tas de costumes rigolos. Shredders c’est un peu l’inverse. Les zones sont certes étendues, mais on a bien moins l’impression d’une chaîne de montagnes à découvrir. Le jeu propose uniquement le snowboard, et pas même la possibilité de grimper librement à pied pour trouver un meilleur spot. Il faudra tout faire en glisse, sans pouvoir repartir en arrière. Un gros frein pour l’exploration.

Par ailleurs, ici, pas de fantaisies non plus. Il n’y a que les cinématiques, où les comédiens cabotinent volontairement, qui vont vers l’humour. Le reste est assez sérieux, dans les défis comme les divers éléments de customisation. Pas de costumes de panda, mais de vraies marques en revanche.

Rocket Power

Le gameplay est tout aussi sérieux et ne fait pas de compromis. FoamPunch opte pour un titre technique, où il faudra s’entrainer plusieurs fois avant de sortir les bons tricks demandés. Manette en main, il s’agit d’un gameplay à deux sticks. Une fois en l’air, l’un contrôle les spins verticaux, et l’autre les horizontaux. Le timing est serré, surtout lorsque l’objectif est un 1080° en poussant les sticks à l’opposé avant le saut, tout en maintenant sa planche, pour le style. Si les premiers défis sont relativement normaux, les derniers sont particulièrement corsés. La faute tout d’abord à l’absence d’explications claires et/ou d’un manuel permettant d’appréhender le lexique. Parfois la mission explique la manip’, parfois le joueur devra s’écraser une vingtaine de fois avant de comprendre comment faire ce maudit trick.

Il n’y a malheureusement pas que cela qui pose problème lors des différentes dévalées. La framerate chute tout autant que notre avatar. Quand ce n’est pas une avalanche de freeze qui viennent perturber l’accomplissement de tricks. Ils sont très fréquents et rendent difficiles certains passages, qui demandent, on l’a dit, un timing parfait. Ajoutons à cela pas mal de collision, notamment sur les rampes. Le joueur a une chance sur deux de la traverser ou de s’y cogner. Les défis de grind deviennent alors sévèrement pénibles. Et ce n’est pas la possibilité de revenir quelques secondes en arrière qui sauveront les problèmes du jeu, car là encore, la mécanique est trop mal pensée. Nous ne sommes pas libres de rembobiner à la seconde voulue.

Seul sur le télésiège

De par sa technicité, Shredders vous tiendra en haleine pendant au moins 6 heures, et bien plus, pour les compétiteurs avides des trois étoiles. Une bonne durée en solo, qui ne sera franchement pas amélioré par le multijoueur anachronique. Seul le freeride est disponible, avec des inconnus, comme avec vos amis. Aucune épreuve à disputer n’est prévue pour le moment. Pas même un éditeur de parcours (ni en solo d’ailleurs). Pourtant, il est possible de voir ses replays ou d’envoyer un drone pour suivre une course improvisée. Un gros manque de contenu sur ce point, même pour un studio indépendant.

FoamPunch s’en sort d’ailleurs très bien sur la technique pour un premier jeu. On comprend vite que l’excuse de la montagne permet de masquer les visages, par économie de moyen, mais le reste est bien joli. Notons que la bande-son, branchée sur de l’électro douce, est parfaite pour ce type de jeu.

1re étoile

Shredders est particulièrement agréable à prendre en main, les sensations sont très bonnes, et cette technicité donne envie de s’y investir. Il n’est pas rare de recommencer plusieurs fois un niveau pour viser le maximum d’étoiles.

Malheureusement, l’étrange absence d’un manuel de tricks, d’un multijoueur digne de ce nom, ou d’une framerate constante, font que l’on passe vite du plaisir à la frustration. On aurait voulu continuer à glisser encore et encore, mais face aux problèmes de collisions et de freezes, c’est vite l’arrivée de la piste.

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