Après une installation d’à peine 30 Go via le disque, Halo Infinite se lance avec une mauvaise surprise : il faut obligatoirement une connexion Internet pour pouvoir télécharger 30 Go supplémentaires. Et non, ce n’est pas une mise à jour, puisque celle-ci arrive encore après. Une installation risible effectuée en deux (voir trois) temps qu’il était impossible pour nous de ne pas mentionner, avant d’entrer dans le vif du sujet : comment c’était Halo Infinite ?
Des gardiens à l’infini
Ce Halo Infinite reprend… pas vraiment à la fin de Guardians. De l’eau a coulé sous les ponts depuis que Cortana a été corrompu, annihilant moult mondes au passage, y compris celui d’Atriox, grand méchant du jeu. Une fois n’est pas coutume, Halo continue d’étaler sa mythologie qui semble justement infinie, et répond à autant de questions qu’il en pose.
On sent à vrai dire que ce n’est pas ce qui intéresse 343 Industries avec cet épisode, mais plutôt le schisme entre Cortana et le Major. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un FPS blockbuster : Halo Infinite est chargé en émotion et creuse des cavités intimes dans l’armure du Master Chief. Sans tomber dans le cliché « il y a des fêlures sous cette carapace ». Disons que c’est plutôt l’intelligence artificielle de remplacement qui constituera le côté humain du guerrier, et qui explorera l’esprit impénétrable du Spartan 117, telle le Dr. Jennifer Melfi des Soprano. Une narration totalement bienvenue et qui met bien souvent de côté Atriox, ennemi aussi important et charismatique que toutes les autres brutes croisées jusqu’alors.
C’est loin, mais c’est (pas si) beau
On attendait au tournant ce Halo Infinite pour sa proposition initiale. Exit le FPS classique (et un peu couloir), 343 Industries voulait embrasser le monde ouvert. Et à vrai dire, Infinite réussit une belle pirouette sur ce point. Soit le joueur parcourt l’aventure en ligne droite, en enchainant les missions sans se déplacer, ou il traine à sa guise. Les développeurs ayant eu le bon réflexe de ne pas créer un monde ouvert vide, mais bourré de collectables et de missions annexes peu passionnantes.
Ici, la carte est somme toute réduite, et la ratiboiser ne sera pas trop long ni ennuyeux, quand bien certains objectifs font tache (détruire les antennes de propagandes). Halo Infinite offre un monde maitrisé quoiqu’assez uniforme dans ses décors (du pur Halo). On sent d’ailleurs, hélas, que le jeu sort sur les deux générations à la fois, car il n’est pas très impressionnant graphiquement, malgré sa fluidité constante.
Le grappiiiiiiiiin
L’autre point d’orgue mis en avant, c’est un grappin qui sort dont on ne sait où, mais qui devient vite indispensable. Il permet de se déplacer rapidement, d’aborder des véhicules, d’attraper des armes et même les fameuses bobines à fusion afin de les jeter à la tête de l’ennemi. Avec ce petit ajout, Halo prend une autre saveur, bien plus nerveuse, et la difficulté a justement été rehaussé pour forcer le joueur à se mouvoir à toute vitesse tel un Spider-Man en armure. Les adversaires sont plus nombreux et plus forts qu’auparavant, sans compter les boss (annexes ou non) qui vous donneront quelques game over à répétitions.
Le grappin se greffe à la Sainte Trinité de Halo (grenade, corps à corps et armes à feu), à l’inverse des trois autres gadgets qui sont peu utilisés, d’autant que l’attribution des touches les rend difficiles d’accès à la volée.
Plus grand, et pourtant
Halo Infinite est sans doute l’épisode le plus différent de la saga de FPS (après Halo 3 OSDT). La création d’une campagne ouverte multiplie la durée de vie sans le rendre ennuyeux et les modifications du gameplay en font un opus bien plus nerveux, sur les traces d’un DOOM, ou plutôt d’un Rage 2 réussi. Mais ce qu’on gardera en tête, ce n’est pas les balades en Warthog ni les capacités du grappin, mais plutôt sa très belle rupture amoureuse écrite en filigrane, entre un soldat et son âme.