Black Widow – Dominic Toretto chez Marvel


Cinéma, Critiques / lundi, juillet 19th, 2021

Dans les années 80, le jouet dérivé a le vent en poupe, et chaque série animée a son lot de figurines. Enfin… des figurines masculines, car les décideurs ne pensaient pas les héroïnes assez fortes pour vendre. 40 ans plus tard, la chose semble toujours aussi vraie, puisqu’il aura fallu la fin de l’arc de Thanos pour que Black Widow ait son propre film.

Tout ce que vous n’avez pas voulu savoir

On pourrait se dire qu’après tout l’espionne russe est jouée par Scarlett Johansson depuis 11 ans déjà, et que son insertion s’est faite rapidement. Cependant, Black Widow apparait tout de même tardif, ne serait-ce que par rapport à la chronologie du MCU. On sent que les scénaristes se sont arraché les cheveux pour trouver le point de départ de cette nouvelle histoire. Malheureusement, pour le spectateur, il faudra un certain temps avant de comprendre entre quels films on se situe, et quel est l’impact sur la suite du Marvel Cinematic Universe.

L’histoire nous fera également miroiter ce qui s’est passé entre Hawkeye et Black Widow à Budapest. Un teasing qui remonte à Avengers, pour montrer la bromance entre les héros. Hélas, Black Widow évacue aussi rapidement cette anecdote que l’avait fait Avengers. Les rares informations supplémentaires ne servent que de prétexte. On a presque l’impression que le film s’efforce d’esquiver toutes les possibilités scénaristiques intéressantes. En plus de cette histoire toujours en suspen, on ne s’arrêtera pas non plus sur l’enfance de Natasha. Celle-ci est évacuée dans le générique du film. Pourtant la formation (ou formatage) particulièrement précoce d’agents-espions serait à la fois captivante, si ce n’est original, et serait un véritable point d’entrée pour le personnage.

Tout pour la famille

Mais alors, s’il ne s’attarde pas sur une mission épique ni sur les origines du personnage, que raconte Black Widow ? Une histoire de famille. Un foyer fracturé dont les morceaux devront être recollés, et ce par des circonstances statistiquement douteuses. Le film s’efforce de nous faire croire vainement en cette famille autant lorsqu’elle est éclatée que quand elle est ressoudée. Tout va bien trop vite, et tout est beaucoup trop artificiel. Notamment le père qui devient un véritable bouffon pour aucune raison. L’occasion de ressortir l’humour Marvel, guignolesque et qui ne s’adapte décidément pas à tous les personnages.

Passons rapidement sur la technique qui ne laisse aucun beau plan en mémoire. Il faut direque la CGI est particulièrement hideuse, et fait même honte à des films sortis 5 ans plus tôt. Comme Wonder Woman par exemple, qui n’a d’ailleurs pas grand-chose en commun. Car si les deux font la part belle à une héroïne badass, Black Widow n’est pas un film féministe, à l’inverse de Wonder Woman.

Black Widow est ailleurs

On a attendu longtemps pour ce film, et on aurait peut-être dû patienter un peu plus. Black Widow a le mérite de ne faire absolument pas ce qu’on anticipait de lui, que ce soit pour l’histoire, ses personnages, son action (la famille prend trop de place pour des scènes percutantes) et même son genre. Car Black Widow n’est pas non plus un film d’espionnage, quand bien même il emprunte à beaucoup de classiques. On retrouve pêle-mêle le masque façon Mission Impossible, la scène à Budapest rappelle énormément Munich (avec le même enjeu éthique) et la famille-espionne improbable renvoie à Alias.

Hélas, Black Widow ne rend pas vraiment hommage à l’Avengers Russe. On pourra tout de même se consoler en se disant que l’espionne avait presque déjà eu son film avec Le Soldat de l’Hiver. Un véritable thriller d’espionnage et qui laissait une grande place à Scarlet Johanson.

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