Little Nightmares 2 – Petit, mais puissant


Critiques, Jeux Vidéo / mardi, février 16th, 2021

En 2017, Tarsier Studios voyait enfin la fin de son projet Hunger, désormais baptisé Little Nightmares. Un jeu d’aventure légèrement horrifique, mais surtout très glauque. Premier pari réussi pour le studio, qui nous propose une suite encore meilleure.

Premier cauchemar

Rappelons rapidement que le premier volet était un grand cru par sa mise en scène. Little Nightmares nous proposait d’incarner une petite fille de la taile d’une PlayStation 5. De ce fait, tout paraissait immense, et les façons de traverser les niveaux étaient originales  (comme utiliser des saucisses en guise de corde…). De plus, la direction artistique rendait les autochtones particulièrement angoissants, comme des marionnettes n’ayant pas pris assez vie.

(à) deux, c’est le mieux

Cette suite reprend dans les grandes lignes tout ce qui faisait le charme de Little Nightmares. On se retrouve aux commandes d’un petit être, avec tout ce que cela crée comme décalage. Les séquences de plates-formes/réflexions sont donc toujours réussies, et on se creuse les méninges avec plaisir pour atteindre cette clef qui aurait été facile d’accès, pour quelqu’un de taille moyenne. D’autant que les énigmes sont logiques, même si la solution est souvent sordide (déplacer un cadavre pour en faire une corniche…). Hélas, on garde le hic du premier titre : son injustice dans ses sauts et poursuites. D’autant que certaines scènes ont un côté die & retry très déplaisant.

Notre héros est également accompagné de la petite Six du premier opus. L’occasion de créer quelques mécaniques de coopération, et surtout de ne plus se sentir seul. Les moments où l’on se séparera seront douloureux, même s’ils sont temporaires. Notons aussi quelques mouvements supplémentaires, notamment quelques rares combats, qui diversifieront l’aventure.

Petit, mais grandiose

Sans surprise, Little Nightmares garde son identité forte. Et si l’on pense directement à Limbo dès les premiers pas, il n’en est rien. Tarsier Studios dispose de sa patte, que ce soit par le gameplay ou l’artistique. De ce côté, les plans sont particulièrement léchés, que ce soit sur les échelles de plan ou les jeux de lumière. Le véritable tour de force, c’est de faire un jeu magnifique alors que les décors suintent le glauque. Les ennemis, moins nombreux qu’auparavant, sont encore plus travaillés. Mention spéciale à l’institutrice dont on aurait pu aisément faire des cauchemards. Avec sa DA, Little Nightmares 2 ne fait pas terriblement peur, mais il met toujours le joueur dans le malaise et la pression.

Si quelques critiques reprochaient au premier opus de ne pas raconter grand-chose, ou d’être trop cryptique, cette suite met les choses au clair. Sans tomber dans la caricature d’Inside avec une critique sociale, Little Nightmares tisse une histoire compréhensible, avec un final à couper le souffle, digne de celui du film Split. Une fois cette longue fuite terminée (il n’y a pas de temps de chargement, et rares sont les moments où le contrôle est confisqué), on souffle, on reprend tout en considération, et l’on mesure la grandeur de ce jeu… avant d’y replonger.

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