The Warriors – GTA dans la peau


Chroniques, Rétro-éclairage / vendredi, janvier 8th, 2021

C’est un fait, Rockstar est principalement connu pour Grand Theft Auto. Lancée en 1996, cette saga a influencé des dizaines de jeux par la suite, ne serait-ce que par l’expression GTA-like. Plus étonnant encore, elle a également marqué d’autres titres issus de Rockstar. Notamment The Warriors, adaptation plutôt discrète dans le répertoire de Rockstar.

ART

En 1999, Rockstar Games absorbe Alternative Reality Technologies, studio hétéroclite ayant développé un jeu de stratégie, d’action et de course. Difficile de comprendre pourquoi accaparer ce studio, même si Quarantine est une possible explication. Il s’agit d’un titre controversé, car particulièrement violent, où l’on conduit un taxi du futur, dans une ville sombrant dans le chaos. On y écrase en outre des piétons pou gagner de l’argent. Le parallèle est donc rapidement effectué avec le premier Grand Theft Auto, sa violence décriée et son système de points. Sans surprise, ART, devenu Rockstar Canada, développe ainsi les deux extensions GTA London.

Ce n’est qu’en 2002 que le projet The Warriors leur sera confié, encore une fois sans étonnement, quand on regarde le style artistique du jeu. On y retrouve cette ambiance poisseuse et violente d’une ville qui se déchire, puisque le film The Warriors dépeint une guerre des gangs dans un New York fin 1970, dans ses rues les plus sordides.

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De GTA London…

En plus du contexte, The Warriors transpire Grand Theft Auto à travers son gameplay. L’héritage des tout premiers volets apparait en filigrane. Notamment son système de points qui encourage à la violence. Possibilité d’extorquer les passants, de piller des magasins, de vandaliser les rues… tout est bon pour gagner des bonus. On retrouve même des objectifs secondaires dans les diverses missions.

C’est d’ailleurs la principale différence avec GTA : The Warriors n’est pas vraiment un monde ouvert, et encore moins un GTA-like. Ici, il s’agit plus de niveaux vaguement étendus. Comprenez par là qu’il y a plusieurs embranchements, mais les territoires sont limités en termes d’espace.

… à San Andreas

Cela n’empêche pas Rockstar Toronto (qui a effectivement rechangé de nom en 2002) de citer San Andreas à de multiples reprises. Tout d’abord, on retrouve évidemment le thème de la guerre des gangs, avec deux approches différentes tout de même. GTA San Andreas s’inspire de faits réels comme la corruption de la station de police Rampart et les émeutes de 1992 à Los Angeles. À l’inverse, The Warriors est fantaisiste, voire fantasmé. La notion de gang est notamment grandement romancée dans le film.

Toutefois, cette culture du gang se retrouve dans le gameplay. Les deux jeux permettent de vadrouiller en petit comité, de donner des ordres à ses camarades et demande surtout de défendre et d’étendre son pouvoir. Que ce soit à travers différentes missions ou via les tags à réaliser dans toute la ville. Si San Andreas opte pour une mécanique de collectables, les graffitis de The Warriors sont entre missions secondaires et mini-jeu, où l’on peint au stick. Notons également que la notion de jeu de rôle dans GTA : SA a laissé quelques marques sur The Warriors. Dans les deux titres, il est possible de se muscler entre deux niveaux. Abdos, pompes et sac de frappes sont autant de mini-jeu que de façon d’améliorer son personnage. L’endurance et les dégâts infligés sont ainsi augmentés.

Partage, respect, gangs de rue

Ainsi, si The Warriors n’est pas un GTA-like, mais bien un jeu d’action, il est fortement influencé par l’ADN d’ART. Finissons d’ailleurs sur la notion de chaos, déjà présente dans Quarantine, qui se retrouve dans The Warriors. Déjà bien violent, le jeu propose une mission pendant une panne générale d’électricité, plongeant tout un quartier dans l’agressivité . Comme un clin d’œil à la fin de San Andreas et sa représentation des émeutes de 92.

Toute cette influence n’apparait pas de nulle part. Les différents studios Rockstar Games se passaient de nombreuses assets. Lors d’un aperçu de 2005, IGN faisait déjà cette remarque :

L’esthétique et la forme sont définitivement familières, quand bien même ils viennent de différents studios. Chacun partage ses outils et leurs technologies spécifiques pour créer une base commune.

Cette manière de faire s’est depuis répandue. On pense par exemple aux studios développant Call of Duty ou d’Assassin’s Creeds. Ubisoft comme Activision dispose d’une armada de boîtes se répartissant différents morceaux pour créer une seule œuvre. Red Dead Redemption 2 lui-même a d’ailleurs nécessité l’ensemble des studios Rockstar Games. La boucle est bouclée.

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