Birds of Prey – Pas si fou


Cinéma, Critiques / mercredi, mars 25th, 2020

De l’échec de Suicide Squad en 2016, il reste deux choses. Hormis, la volonté de (déjà) rebooter le film, c’est la performance de Margot Robbie en tant qu’Harley Quinn. Étant l’actrice qui s’en sortait le mieux dans l’œuvre de David Ayer, elle a le droit à son spin-off intitulé Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn. Un titre barré pour un film qui en est pourtant loin.

Entre deux eaux

Comme Suicide Squad, Birds of Prey prend son envol dans les comics. Il s’agit d’un groupe de superhéroïnes combattant le crime. Le film se charge donc de revenir sur l’origine de cette ligue, tout en faisant suite à Suicide Squad. L’oeuvre de Cathy Yan est d’ailleurs plus une relecture qu’une adaptation. Les fans seront surpris de voir Zsasz en tant que simple lieutenant de Black Mask, qui est lui-même loin du personnage original. Et ce n’est pas grave. Encore une fois, il s’agit d’une relecture. D’autant plus qu’Ewan Mc Gregor joue parfaitement son rôle de méchant (un rôle qu’il n’a pas souvent joué) colérique. Tout comme Margot Robbie, toujours à fond dans son personnage. (rappelant la schizophrénie Ryan Reynolds/Deapool).

Le point de départ est particulièrement intéressant. Harley Quinn s’est fait larguer par le Joker et cherche à se reconstruire. Dans la folie et la destruction ? Pas du tout. Et c’est bien là le problème. On s’attendait à quelque chose de barré, mais Birds of Prey reste très sage. Les seules extravagances sont finalement visuelles (les arrêts sur image sur les personnages, rappellent d’ailleurs ceux de Borderlands). L’attaque du commissariat est l’unique séquence qui se détache du lot, grâce à sa mise en scène et à l’esprit que l’on espérait (réalisé d’ailleurs par Chad Stahelski, créateur de John Wick). Le problème, c’est que Birds of Prey tient plus de la comédie romantique/film de gangster. Imaginez Bridget Jones et Snatch en même temps.

Grande Outarde

Un mélange pas si écœurant, mais plutôt vide. En se calant sur les deux genres précédemment cités, le film de Cathy Yan prend un temps monstre à se lancer. Et ce n’est pas les innombrables flashbacks/flashforwards qui fluidifient l’histoire. Ce gimmick, censé ajouter du dynamisme ou des épaisseurs scénaristiques rend la trame incompréhensible. On ne sait plus où l’on n’est, juste pour un effet de style.

Ce temps perdu, c’est de la place en moins pour les personnages. Black Canary, Renee Montoya ou même Black Mask sont souvent vus à l’écran, sans pour autant qu’ils ne soient développés ou au moins rendus intéressant. Ils ne font que croiser l’héroïne, pour les rassembler dans une lutte finale qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

Albatros, maladroit et honteux

On serait tenté de dire que Birds of Prey aurait eu besoin de temps supplémentaire (une durée de 1 h 49 en l’état), mais le film semble déjà interminable. Comme on l’a dit, la faute à de gros problèmes de rythme. En voulant insuffler de la folie par le montage, c’est finalement la frustration qui est créée.

Encore une fois, Birds of Prey avait de bons éléments en main. Des acteurs solides, un point de départ intéressant et alléchant et deux scènes d’actions qui montrent le résultat que l’on aurait pu avoir. Ces dernières ont d’ailleurs été retourné sur ordre de Margot Robbie elle-même (elle produit le film), après les mauvaises projections tests. Malgré ces implants, la greffe ne prend pas.

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