E3 2015. Lors de sa conférence, Ubisoft illustre enfin officiellement The Division avec du gameplay légèrement surjoué. Un an plus tard, à sa sortie, le downgrade graphique tombe le masque, jouer sur smartphone n’est pas possible, et surtout, un côté générique et ennuyant se dégage. Seul point de survie pour ce titre : le mode Dark Zone, soit une instance PvP. On attendait donc que The Division 2 revoie sa copie…
Over the top
Le premier opus proposait un New York en proie au chaos suite à une attaque bactériologique en plein hiver. Un scénario mis en retrait, permettant surtout des décors inspirés (mais toujours très beaux). Avec The Division 2, on sent qu’Ubisoft est particulièrement fier de sa trouvaille : celle de pousser les curseurs à fond. New York était un symbole ? Casse la tienne, c’est Washington DC qui est attaquée cette fois ! Seule la Maison-Blanche est encore tenue par les gentils, tandis que les méchants ont pris les autres monuments. Le jeu écume donc toutes les institutions états-uniennes, et tant pis pour la cohérence. Il faut sauver la déclaration d’Indépendance plutôt que de repousser les gangs armés.
Si Ubisoft empile tous les symboles, c’est peut-être parce que les scénaristes échouent à raconter l’histoire principale. On enchaîne les missions sans comprendre ce que l’on fait et dans quelle mesure cela a une importance. On se contente d’obéir, sans même savoir comment Washington est tombé. Preuve de ce manque de narration, les échos (des hologrammes cachés pour en apprendre plus) sont bien moins nombreux que dans le premier.
Ménage par le vide
Avec The Division, les développeurs avaient su corriger le tir sur la longueur, grâce aux mises à jour et aux trois DLC. Ces derniers ont permis de rendre le jeu plus intéressant, plus profond. Cependant, ce second opus reprend exactement l’état du premier à sa sortie. Les compétences sont pratiquement les mêmes et aucune véritable spécialisation n’est envisageable (il est possible de soigner avec au moins trois gadgets). Quant aux ennemis, ils ne sont que des sacs à PV, y compris pour les boss. Notons tout de même que l’IA tient surprenamment bien la route. Elle déborde souvent le personnage, le prenant à revers.
Dans The Division 2, on ne fait que courir d’un point A à un point B en éliminant un groupe d’ennemis toutes les dix secondes. Le joueur est d’ailleurs prévenu par une caisse de munitions tous les dix mètres. Autant dire que la structure est ultra-répétitive puisque les missions principales et secondaires sont inintéressantes et les tertiaires (permettant de libérer une zone) sont toujours les mêmes : a) attaquer une zone – b) tuer le mini-boss c) protéger la zone d) tuer le mini-boss. La cerise sur le gâteau étant le endgame, qui remet magiquement la carte sous le contrôle d’un nouveau gang. Un doux sentiment de nausée envahit le joueur à cet instant de découverte.
Réessaie (pas)
C’est dommage, car la formule de The Division marche par certains aspects : les gunfights sont plaisants (quoique des problèmes de son sont présents), le loot est toujours aussi jouissif, et surtout, les paysages sont magnifiques (même si la technique est aux choux).
On aimerait aimer The Division 2, que les développeurs aient compris leurs erreurs, mais difficile de voir ce qui a réellement changé. Ubisoft a juste poussé le bouchon plus loin, sans même une prise de conscience du « trop » qui en résulte. Si seulement le jeu était plus second degré, mais non… le président se bat à coup de M16 dans le plus grand sérieux.
1