Depuis 2016, Sony Pictures Entertainment s’engouffre dans les remakes étonnement réussis. Et pourtant, cette société de productions part toujours d’idées très risquées. Réaliser un Ghostbusters avec une équipe féminine ou un Jumanji sans jeu de société. Dernièrement, c’est donc Men in Black qui s’est fait dépoussiérer… pour le pire cette fois.
Des hommes et des femmes en noir
Comme toujours pour Sony Pictures, ce remake passe forcément par un grand remaniement du casting. Exit donc le duo Will Smith et Tommy Lee Jones. Ce sont Chris Hemsworth et Tessa Thompson qui les remplacent. Ce changement permet d’ajouter du sang neuf, et de créer une nouvelle dynamique. Malheureusement, le nouveau tandem n’arrive pas à la cheville du précédent. Si Smith et Jones fonctionnaient comme un contraste classique entre clown auguste et clown blanc, entre jeunesse énergique et sagesse expérimentée, le duo de 2019 ne sait pas où il va. Les deux personnages se ressemblent beaucoup trop, comme justement deux Will Smith dont l’un serait un peu moins bourrin que l’autre, et encore. Au final, on a l’impression de voir un concours du plus grand cabotinage. Le personnage qui s’en sort le mieux, c’est sans doute Pionny. Un comble puisqu’il remplace Jeebs, le chien parlant. Celui-ci est donc attachant et plus profond que ces deux acolytes humains, car bien différencié.
Avec ce nouveau casting, on pourrait croire qu’il y a une volonté de féminiser la licence, non sans humour. Cependant, ce serait oublier l’importance des rôles féminins dans les deux premiers opus. Linda Fiorentino devenait même l’agent L.
Black suits coming
Le dépoussiérage de Men in Black passe également par quelques détails de taille. On note par exemple le renouveau du « dernier costume » de la vie des agents. Encore une fois, c’est tout d’abord via une petite boutade qu’apparait ce changement, avant d’éliminer carrément le smoking. Une rupture qui peut paraitre mineur, mais qui va clairement dans le sens d’un décloisonnement des symboles de la licence. Et donc peut-être une destruction de cette saga en elle-même. Notons par ailleurs que les costumes et maquillages des monstres sont de plus réalisés en plus CGI, si ce n’est uniquement via cette technique. Encore une fois, on perd un peu de l’âme des deux premiers épisodes créés par Barry Sonnenfield, et leurs influences des films d’extra-terrestres de 1950. Au passage, on note que la licence a besoin d’aller de plus en plus loin dans les lieux pour se renouveler.
Au final, la question n’est pas de se demander s’il ne s’agit pas de l’épisode de trop, mais plutôt pourquoi Men in Black est-il devenu culte ? C’est sans doute avant tout par son lore, par ses symboles, la découverte d’un nouveau monde et de ses créatures étranges que les hommes en noir ont suscité un intérêt. Au final, à vouloir moderniser la licence, Men in Black International n’est plus qu’un film de SF avec quelques extra-terrestres et armes futuristes, plaqués sur un scénario au mieux classique, au pire inintéressant
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