Onrush – L’évolution logique


Critiques, Jeux Vidéo / lundi, janvier 21st, 2019

Lorsqu’un jeu payant sort en juin pour devenir gratuit seulement 5 mois après, c’est qu’il y a un souci. Ce cas unique, c’est celui d’Onrush, qui a rapidement fait parti des titres offerts avec le PlayStation Plus, en novembre dernier. L’occasion de revenir sur ce titre qui s’est affirmé depuis, en trouvant enfin son public. Car le problème (qui n’en est pas un) d’Onrush, c’est qu’il ne s’agit pas vraiment d’un jeu de course.

Death Race

Dans Onrush, inutile de chercher la ligne d’arrivée : il n’y en a pas. Et c’est ce qu’ont reproché au titre pas mal de joueurs. En effet, Onrush demande d’accomplir un objectif tout en roulant à fond sur un tracé. Il s’agira d’utiliser le plus possible son boost, de traverser des portes, d’éliminer ses opposants sans se faire détruire, ou encore rester au cœur d’une petite zone. Si ce dernier objectif vous rappelle le mode Roi de la Colline, c’est normal. Onrush est un jeu orienté multijoueur, où deux équipes de six pilotes s’affrontent.

Pour achever sa comparaison avec les titres multi, les développeurs ont implanté une mécanique du MOBA. Chaque véhicule est en réalité une classe, ayant ses propres spécificités, et une capacité spéciale (le Rush). La classe de soutien (distribuant du boost aux équipiers), comme le tank (résistant ben mieux aux attaques) sont présents. Selon le mode de jeu, et ses adversaires, il faudra choisir avec soin son véhicule pour créer une tactique adéquate.

Darwin

Autant dire qu’Onrush tient moins du jeu de course que d’un FPS compétitif. Pourtant, ce titre de Codemasters garde encore des artefacts d’anciens classiques du genre. À tel point que les joueurs l’ont très vite comparé à Motorstorm. Il est vrai que l’on retrouve des tracés vallonnés, larges et désertiques, qui étaient la spécialité de cette licence. Même les véhicules semblent tout droit venir de celle-ci, comme en témoigne la possibilité de froisser son pare-choc contre des motos par exemple.

Mais sachant qu’Onrush met en avant la destruction des ennemis, le jeu rappelle finalement Burnout et ses takedowns. Il est vivement conseillé de tacler mortellement ses opposants, mais pas uniquement pour gagner du boost. Éliminer temporairement un adversaire, c’est l’empêché d’accéder à la colline, ou de le laisser passer des portes. C’est comme si Burnout avait évolué et avait trouvé du sens à sa feature favorite. Le takedown n’est pas que fun, il est ici une nécessité, comme le montre le mode Switch, qui demande d’éliminer ses adversaires. Il est donc logique que la ligne d’arrivée disparaisse pour que la destruction d’ennemis ait une plus grande place. Par ailleurs, les takedowns permettent à certaines classes d’accélérer la possibilité de lancer un Rush. En y réfléchissant bien, il est vrai que la licence Burnout commençait à s’épuiser et à vouloir évoluer, comme le prouve l’épisode Paradise. Ce dernier tentait sa chance du côté du réalisme. Dans le sens où le joueur parcourait un monde ouvert (où l’itinéraire de course était libre), et n’avait donc pas affaire à des menus. Ici, Onrush s’est accommodé de la composante MOBA, très présente ces dernières années sur la scène vidéoludique.

Branches mortes

C’est là clairement le meilleur atout d’Onrush : être le renouveau d’un Burnout que l’on n’ose plus attendre. Il s’agit d’un successeur spirituel aussi fun que stratégique dans l’emploi de la bonne tactique. Cependant, toute évolution a ses limites. Le jeu de Codemasters est incroyablement incompréhensible. Il faudra plusieurs courses avant d’apprendre comment fonctionnent les classes par exemple. Si celle-ci a un vague descriptif, il nous a fallu aller sur Internet pour voir comment activer tel pouvoir alors qu’il s’agissait d’une compétence passive… De même, il est difficile dès les premières courses de savoir pourquoi on a gagné (ou perdu).

Ce côté brouillon a sans doute eu raison de ses premiers joueurs. Rajoutons là un étrange système de lootboxes (finalement sain) et on peut comprendre que les utilisateurs aient eu peur lors de la bêta. Pourtant, les amateurs de toiles froissées auraient tort de bouder leur plaisir.

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