Décidément, Epic Games se sent invincible. Sans doute animé par l’insolent succès de Fortnite, le studio a tout d’abord évité le Play Store de Google pour sa sortie sur Android. À l’issu de cette surprenante initiative, l’éditeur a décidé de faire mieux : créer sa propre plate-forme de téléchargement, nommée Epic Games Store.
De la suite dans les idées
Hormis sur les stores consoles, le studio essaie donc de garder au maximum son bébé Fortnite dans son camp. La raison est toute simple, et était déjà évoquée par l’esquive du Play Store. Tim Sweeney, CEO d’Epic Games, veut se jouer des taxes des distributeurs, que ce soit Google ou Steam. Par ailleurs, cette volonté n’est pas égoïste puisque le studio ne prendra que 12 % sur la vente d’un jeu, contre 30 % sur Steam. Si pour le client, cela ne change pas grand-chose, les développeurs réfléchiront sans doute à deux fois avant de choisir leur distributeur. On ne s’étonnera d’ailleurs pas que Tim Sweeney se soit mis plusieurs studios dans la poche, se réservant ainsi des exclusivités sur la très longue durée.
Rajoutons à cela qu’Epic Games ne s’est pas lancé bille en tête dans ce marché, et a d’ailleurs embauché Serge Galyonkin, responsable de SteamSpy. Un atout pour le nouveau store, qui va pouvoir compter sur plusieurs années d’observation de Steam, comme il l’a déclaré à Kotaku :
J’ai beaucoup appris sur le référencement des jeux sur plusieurs semaines, à quel point les soldes sont utiles (ce n’est pas le pourcentage qui compte, mais l’exposition), et surtout, j’ai parlé à des centaines de développeurs pour savoir ce qu’ils attendant d’une plate-forme de téléchargement.
Enfin, signalons que l’Epic Games Store s’inspire également des consoles. Toutes les deux semaines, un jeu sera en effet proposé gratuitement en téléchargement, comme sur le PlayStation Plus ou le Game with Gold, mais sans abonnement.
Goliath contre Goliath
Nombreux sont les développeurs à avoir proposé leur plate-forme de téléchargement, mais aucun n’a su faire de l’ombre à Steam. Même son concurrent le plus sérieux, GOG, a dû faire appel à son rival pour vendre son jeu Thronebreaker. On comprend donc pourquoi Epic sort autant de possibles atouts : la lutte sera rude et le studio semble bien avoir étudié sa stratégie (agressive). Cependant son adversaire compte une communauté dévouée qui n’hésite pas à scander « pas Steam = pas d’achat ». Il faut dire que les joueurs PC commencent à en avoir assez d’avoir jusqu’à sept plates-formes de téléchargement sur leur bureau d’ordinateur. Espérons qu’Epic soit le dernier, et qu’il puisse faire taire l’hégémonie de Steam. Il n’est jamais bon d’avoir affaire à un monopole.
1