Coupons court aux idées reçues : les jeux érotiques sont légion, et ce depuis longtemps, sur consoles et surtout PC. Cependant, ils restent assez confidentiels en Occident, contrairement aux pays asiatiques. Pourtant, cela n’a pas empêché Sony de jouer la censure sur une feature de Senran Kagura Burst Re : Newal.
Un titre trop long
Résumons rapidement le principe du jeu, qui est un beat’em all. On y incarne une écolière ninja, qui, entre deux cours, devra combattre un tas d’autres ninjas. Jusque là, difficile de comprendre la censure, même si l’on rajoute à ça le fait étrange que frapper les ennemies les déshabille. La véritable feature imputée, nommée Intimacy, demandait au joueur de dénuder et de palper l’anatomie des différents personnages principaux dans le but de les embrasser. Ce mode flirte donc avec le viol (au vu des regards gênés des héroïnes), et également de la pédophilie, dans le sens où ces dernières ont entre 15 et 20 ans. Notons que la majorité sexuelle (qui indique là où commence la pédophilie) est à 15 ans en France, et 13 au Japon.
Faut-il voir là un acte de sanction et d’entrave puritaine à la liberté de création ? Ou au contraire une mesure qui permettra d’attirer l’attention sur ces jeux érotiques limite ? Le débat fait évidemment rage et s’engouffrer dans un parti ou dans l’autre parait complexe tant le sujet aborde différentes problématiques. Quid notamment des génocides et la possibilité de briser des nuques, égorger des centaines de personnes dans certains jeux ? Est-ce dans les deux cas une sorte de catharsis, ou d’un délire néfaste ? Est-ce que le sexe est toujours aussi tabou, ou il faut juste mieux l’encadrer pour l’expliciter ?
Saisir la balle au pudibond
L’autre question que l’on se pose, c’est : pourquoi Sony est-il intervenu ? Il est intéressant de voir qu’il s’agit d’un constructeur japonais de consoles qui est venu mettre un terme à ladite feature. On imagine sans grand mal que cette volonté est faite dans le but d’être bien vu. Notamment en pleine époque de remise en question de la sexualisation des corps, du harcèlement, etc. Avec cette censure (et le blocage occidental d’Omega Labyrinth Z), Sony entend bien devenir le chevalier blanc, tout en perdant seulement quelques milliers de joueurs. Ces derniers ne seront sans doute pas gênés outre mesure puisque le mode Intimacy sera disponible sur PC et l’est déjà… sur 3DS. On a pourtant toujours connu Nintendo comme très puritain (le constructeur sélectionnait soigneusement ces jeux de la NES à la N64). Il est donc ironique que celui qui met sa console en pack avec GTA V se retrouve plus pudibond que son concurrent préférant tabler sur des personnages mignons dans ses bundles.
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