Le PEGI tient à l’œil les achats intégrés


Actus / lundi, septembre 3rd, 2018

Si Star Wars Battlefront II ne fait plus parler de lui depuis longtemps, une de ses mécaniques provoque encore des remous jusqu’aujourd’hui. Désormais, les achats intégrés, quels qu’ils soient sont dans le collimateur de nombreux pays, comme le prouve le système de classification européen PEGI. 

Paies ton Star Wars

Les fameuses loot boxes du jeu avaient provoqué l’indignation avant même la sortie de celui-ci. On le rappelle, le remake Battlefront 2 proposait de payer (avec de l’argent virtuel ou réel) des « caisses d’équipements » permettant de débloquer du contenu aléatoire, comme des équipements ou atouts en jeu. Si ce système existe depuis longtemps, ici, déverrouiller certains personnages obligeait clairement à sortir la carte bleue. Utiliser l’argent du jeu demandant de jouer pendant des mois. Dès lors, les joueurs se sont insurgés, ce qui a attiré plusieurs associations, dont 60 Millions de Consommateurs par exemple.

Après plusieurs mois d’enquête, deux grandes décisions ont été prises. Tout d’abord, au niveau européen, nos boîtes pourront comporter un neuvième logo pour signaler la présence d’achats intégrés (ou in-game). En somme, tout contenu qui n’est pas délivré via le jeu, et qui demande des coûts supplémentaires (des vêtements pour un perso, à la nouvelle arme en passant par un boost de temps ou de santé) fera mention de ce pictogramme. Par ailleurs, l’organisme PEGI déclare que même les nouveaux stocks de jeux déjà sortis sont susceptibles d’avoir cette mention supplémentaire.

Interdiction totale

L’autre décision prise concerne cette fois-ci la Belgique. La Commission des jeux de hasard de ce pays a en effet décrété que les loot boxes étaient des jeux d’argents, ni plus ni moins, comme l’expliquait Charles Coppolani, Président de l’ARJEL :

Si l’achat d’une loot box permet de bénéficier de personnages ou d’armes qui sont vendues par ailleurs sur le site de l’opérateur, on est bien en présence d’une loterie prohibée. En revanche si le gain provient de la vente sur une autre plateforme que celle de l’opérateur, la caractérisation du jeu d’argent apparaît problématique

Sachant que les enfants et adolescents étaient vulnérables face à ce système, la Belgique a déclaré l’interdiction pure et simple des achats intégrés dans les jeux vidéo. Ainsi, Counter-Strike, Overwatch ou encore NBA 2K18 s’étaient rapidement pliés à la règle en supprimant cette mécanique.

PEGI 18 et c’est tout

Alors à quand cette interdiction (ou une restriction plus forte) en France ?  Sans doute bien plus tard, voire jamais. Le gouvernement n’a pas bougé le petit doigt sur cette affaire et la classification européenne est, hélas, un peu trop laxiste. En effet, rares sont les jeux à contenir plus de deux pictogrammes, même s’ils possèdent plusieurs thématiques que le PEGI est censé mettre en lumière. Par exemple, Fallout 4 ne comporte nulle trace de drogues d’après cet organisme, alors que l’accoutumance est tout à fait possible dans ce jeu. Il est en revanche jugé violent et grossier. Mario Odyssey contiendrait lui aussi de la violence, sans pour autant savoir si le degré est le même. Difficile, donc, pour les parents (clairement ciblés par ces logos) de s’y retrouver correctement.

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